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Article • Bureau exécutif • Routier (TRM) • 15 July 2019

Le transport routier va payer lui aussi pour le rail et la route

Le secteur va être mis à contribution comme l'aérien pour financer les investissements prévus dans les infrastructures de transport. La baisse d'un avantage fiscal sur le gazole doit rapporter 140 millions d'euros en année pleine. Les entreprises, qui disent avoir été mises devant le fait accompli, ne décolèrent pas.

L'aérien n'est pas le seul secteur à devoir composer avec une nouvelle taxe.  Après la création mardi d'une « écocontribution » sur les billets d'avion, Elisabeth Borne a ajouté que le transport routier de marchandises allait lui aussi apporter son écot au financement des infrastructures, par le biais d'une réduction de l'avantage fiscal sur le gazole, à hauteur de deux centimes par litre. « Cela représente 140 millions d'euros en année pleine », a précisé la ministre des Transports devant la presse.

Comme les compagnies aériennes, les camionneurs sont les victimes indirectes de la pression mise par les sénateurs sur la Loi d'orientation des mobilités (LOM). Il manquait en effet près de 500 millions par an à partir de 2020 pour financer les mesuresprévues par le texte pour la rénovation des infrastructures de transport. Le gouvernement, qui avait pourtant annoncé qu'il détaillerait lors des débats à l'Assemblée les futures ressources budgétaires, n'en a finalement rien fait.

Les sénateurs ont alors menacé de faire capoter la commission mixte paritaire (qui doit faire converger les versions du projet de loi adopté par les deux chambres) prévue ce mercredi si l'exécutif ne leur donnait pas des garanties écrites sur ce financement. En taxant les transports aérien et routier, le gouvernement apporte un élément de réponse très concret.

« Risque de manifestations en régions »

Les entreprises concernées, elles, ne décolèrent pas. La semaine dernière, la FNTR, principale organisation du secteur, avait publié un communiqué pour « alerter les pouvoirs publics sur les risques de manifestations et de débordements en régions dès la rentrée ». Ses adhérents, plaidait-elle, vont « prendre de plein fouet » plusieurs mesures fiscales annoncées pour 2020. Suppression du taux réduit sur le gazole non routier, diminution des allégements de charges sur les bas salaires, requalification de la fiscalité des entrepôts. « Au total, une facture dépassant largement le milliard d'euros », dénonçait la fédération.

La réduction de la niche fiscale annoncée ce mardi, que la FNTR dit avoir appris par la presse, va encore accroître le ressentiment. « Cela va une nouvelle fois dégrader la compétitivité des entreprises tricolores, déplore une adhérente, car on sait bien que les camionneurs étrangers s'efforcent de faire le plein en Belgique ou en Espagne plutôt qu'en France pour contourner la fiscalité sur les carburants ». Les fédérations du secteur, qui ont été reçues mardi après-midi par le ministère, ont promis une réaction commune.

source : les echos